C'est au début du siècle que ces beaux
messieurs de la capitale ont obligé les Marseillais à parler le français de
France. A Marseille, on a donc peu à peu appris cette langue étrangère, en y
intégrant des francisations d'expressions provençales, ou en modifiant le sens
de certains mots français. C'est ce qui a donné le marseillais, cette langue
chantante et chaude qu'on connaît.
Bout d'an :
Désigne la fin de l'année dans l'expression qu'on entend
le soir du 31 décembre.
"Bon bout d'an" (je te souhaite un bon bout
d'année)
"à l'an qué ven !" (à l'année qui vient)
Mais alors, d'où ça vient le Marseillais ???
.........Depuis la disparition de l'empire Romain, la
langue parlée sur nos terres était le Provençal,
(qui a succédé au latin) - autant dire que ça ne date pas
d'hier !
ce jusqu'à ce que ces môssieurs de Paris, soucieux
d'harmonie obligent les enfants Provençaux,
à parler le Français de France ; c'était pas hier mais
presque: c'était au début du siècle.
Alors, les Marseillais apprivoisèrent peu à peu, avec
beaucoup de malice, cette " nouvelle langue,
venue d'ailleurs " avant d'en faire la leur.
..........A court de vocabulaire, ils ont du "
marseilliser " un grand nombre de mots venus de Paris,
" franciser " des tournures grammaticales Provençales,
ou encore, transformer carrément?
la signification initiale d'un mot.
..........Il est nécessaire d'ajouter que le Provençal
n'est pas et n'a jamais été un patois,
il s'agit d'une langue à part entière, qui s'est constitué
une grammaire quand le Français,
encore balbutiant et hésitant n'avait encore établi que
des lexiques
(c'est à dire des équivalences de mots latins avec des
mots plus ou moins semblables dans les différents dialectes du nord : les
langue d'oïl) .
.........Le Marseillais, qui est une " façon de
parler " assez récente (malgré les apparences),
découle donc de deux langues distinctes et codifiées :
Le Français " académique " relativement fixe à
partir du XVIe siècle et le Provençal,
l'une des plus anciennes " lingua materna "
(c'est à dire langue gallo-romane),
ce n'est pas, à proprement parler, une " déformation
" du français moderne,
mais plutôt une " adaptation ".
"A l'an que ven ! Se sian pas mai, que siguen pas
men!"
qui veut dire
"A l'an qui vient ! Si nous ne sommes pas plus, que
nous ne soyons pas moins !"
"Val maï un que sab que cen que cercoun."
qui veut dire
"Il vaut mieux 1 qui sait que 100 qui
cherchent."
Je tiens à remercier Jean-Louis de son aide très précieuse pour ce post.