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Entre Crau et Camargue
15 octobre 2008

OUI, UNE SOCIETE DEMOCRATE EST POSSIBLE !

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Écrit par Maupou  
14-10-2008
ImageOUI, UNE SOCIETE DEMOCRATE EST POSSIBLE !

 

 

Contribution au débat et à la réflexion démocrates sur la crise,

l’Europe et le monde.

14 octobre 2008

   

Des pistes d’engagement.

L’éclatement prévisible de la bulle financière planétaire s’est transformé en détonateur d’une crise plus profonde révélant d’autres crises dans la crise.

La crise actuelle est historique par son ampleur planétaire, mais aussi par sa complexité, le nombre et l’enchevêtrement de ses strates. Cet aspect multiforme, financier, économique, social, politique, idéologique et éthique rend difficile sa compréhension globale. Nous devons donc ouvrir plusieurs niveaux d’interrogation et pistes d’engagement.

Nous avons besoins d’États régulateurs, éthiques et démocratiques.
 

Partie du défaut de solvabilité de ménages américains, la phase financière de la crise revient à l’économie réelle et la réalité sociale. Bien des incertitudes débutent.

 

Quel sera l’impact du défaut de crédit et de la hausse des taux sur l’investissement et l’innovation des entreprises ? Quels seront son coût social et son impact sur l’emploi ? Par quels effets de dominos, faillites, rachats, ventes, fusions, participations redessinent les contours du pouvoir économique mondial? Vers quelle nouvelle donne économique mondiale nous dirigeons-nous ? Quelle sera l’ampleur de la redistribution des cartes et du jeu de chaises musicales en perspective ?

 

Nous sommes, toutefois, sans attendre, en droit de plaider pour un retour du politique dans l’ordre économique et pour des règles garantes de stabilité, comme le firent en matière monétaire les 44 états réunis à Brettons Wood en 1944. Nous sommes en droit de soutenir : l’impératif de régulation d’une finance assumant son rôle de système sanguin de l’économie, d’une garantie d’un taux élevé de transactions consacrées à l’économie réelle, d’une redéfinition des stratégies industrielles, d’une régulation des cours des matières premières agricoles, d’une alternative à la privatisation des bénéfices et à la socialisation de risques par injection, en catastrophe, de fonds publics au chevet d’un capitalisme exsangue.

 

Réguler sans peser sur la compétitivité des entreprises, favoriser l’économie réelle, ramener la finance et les banques à leur métier, tels sont les défis auxquels l’ordre économique, les Etats et les formations politiques démocrates sont désormais confrontés.

 

Les nations sont placées devant la nécessité de refonder leur doctrine de l’Etat et de coopération entre les Etats. Nous démocrates, devons combattre l’idée un état absent ou providentiel. Les circonstances rendent légitime le projet d’un Etat régulateur reposant sur des fondements éthiques et le principe de légitimité démocratique.

L’Europe a, de nouveau, rendez-vous avec l’histoire.

La crise actuelle accélère le déclin de l’hyper-puissance américaine. Faisant figure de coupable dans la crise, le capitalisme financier anglo-saxon des vingt dernières années sape le magistère politique américain et son leadership mondial. Nous sommes face à une crise d’amplitude géopolitique.

Quelle que soit la capacité de la puissance américaine à se reconstruire, l’on peut parier que les États Unis d’Amérique ne sortiront pas indemnes de la tourmente. Liée aux considérations démographiques et géopolitiques, la crise actuelle annonce des changements inévitables dans le jeu et l’équilibre des puissances et des déplacements des centres de gravité de la puissance politique mondiale.

A court et à moyen terme, sur une période de vingt à trente ans, quatre grands ensembles sont en concurrence : L’inde, la Chine, la Brésil et l’Amérique latine et, bien sûr, l’Europe. A condition de trouver un niveau élevé d’ambition, de légitimité et d’unité politiques, l’Europe a une chance de revenir dans l’histoire après l’abandon du leadership militaire et politique du monde occidental aux États Unis depuis plus d’un demi-siècle.

L’Europe, une nouvelle fois confrontée à un champ de ruines, va, une nouvelle fois, devoir et pouvoir assumer son destin, mais hors de sa tutelle atlantiste cette fois. Une voie nouvelle s’ouvre à elle sur le plan géopolitique et mondial. Nous démocrates et européens, sommes légitimes pour promouvoir la carte de la puissance européenne et un modèle social européen qui place la valeur de l’argent au service des hommes. L’Europe à, à nouveau, rendez-vous avec l’histoire !

 
Un nouveau modèle de démocratie s’impose.

La crise actuelle marque l’affaissement des dogmes libéraux de l’autofinancement des baisses fiscales et l’autocorrection du marché. L’intégrisme libéral des années Reagan-Thatcher tombent vingt ans après le mur de Berlin, marquant l’échec des deux systèmes, des deux visions du monde et de deux modèles de société opposés. Nous avons à faire, sous la crise financière, à une crise idéologique et éthique.

Un nouveau modèle démocratique est à inventer après la faillite morale de la démocratie libérale américaine, dévoyée en cheval de Troie à la solde de l’interventionnisme militaire, de l’économie de guerre et des renversements de régimes. Otage des intérêts des marchés, elle a promu une fausse idée de la liberté qui n’a cessé d’accroître l’oppression des plus pauvres par les plus riches. Nous savons désormais que la loi du profit n’est pas civilisatrice.

Il revient aux nations de choisir leur modèle de société. Nous savons le monde que nous quittons, sur un goût amer de faillite morale, d’accroissement sans précédents des inégalités et des risques globaux qui pèsent sur l’humanité et la planète. Nous ignorons dans quel monde nous entrons. Nous ne pouvons pas absolument écarter un retour des tentations populistes, autoritaires, protectionnistes, de droite ou de gauche, favorisées par un affaissement des classes moyennes et un amalgame de l’échec de la mondialisation libérale et des démocraties modérées, comme au tournant des années 30.

Nous démocrates, devons enrayer ce risque et nous battre pour un monde solidaire, non pas socialiste mais social, non pas dirigiste mais juste et rationnel dans l’exploitation et la distribution des richesses des nations.

 
Nous sommes à la croisée des chemins.

L’échec de la mondialisation libérale, en emboîtant le pas de l’histoire à celui du socialisme, ouvre aux démocrates de tous les pays la voie d’un combat âpre, difficile mais indispensable à la planète pour à un monde libre, démocratique, solidaire et durable. Nous démocrates, devons nous considérer en état de mobilisation générale dans un monde et une Europe à nouveau en quête de sens. C’est ici que la crise rejoint les raisons de notre engagement militant.


François-Xavier DE PERETTI

Co-président du Mouvement démocrate des Bouches-du-Rhône

Membre du Conseil national du Mouvement démocrate

Source Mouvement Démocrate 13

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Commentaires
R
(Même si nous ne sommes pas du même parti, Chapeau!)<br /> <br /> <br /> Il faut être dangereusement candide pour croire que tout ce fatras ait servi de leçon aux chantres du libéralisme (économique j’entends, parce que du côté "liberté" individuelles, <br /> ça n’est absolument pas le même son de cloche... sacrés "libéraux"...) et, de surcroit, penser également que le problème est résolu... <br /> Une annonce grandiloquente suffirait à l’euphorie perpétuel des banques, investisseurs et gros porteurs notoires... Quelle foutaise ! <br /> Quand aux autres... <br /> Les adeptes de l’interventionnisme à la petite semaine, comment peuvent-ils s’enorgueillir d’un colmatage de l’état, qui signifie en filigrane : D’un côté, nous garantissons l’avenir d’un système qu’on critique quand il est de bon ton de le faire et de l’autre, nous n’avons que faire de la pauvreté au quotidien, de la précarité, du service public de qualité, de l’enseignement, de la santé, de l’écologie... pour tous.<br /> <br /> Quelle vaste hypocrisie !!! <br /> <br /> Les pyromanes se font pompiers... <br /> Et le feu n’est pas prés de s’éteindre. Cette "crise", c’était une chance de dire au monde "ça n’est plus possible, halte là !!!" <br /> On y répond par un "Ne vous en faites pas, en dernier recours, nous sommes là... Continuez..." Pathétique.<br /> <br /> Mais...<br /> <br /> "Le jour où l'on va faire danser les couillons, certains ne seront pas à l'orchestre"<br /> Marcel PAGNOL.
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