La journée des défunts
ORIGINES ET HISTOIRE DE LA JOURNÉE DE LA COMMÉMORATION DES DÉFUNTS
Ce rituel païen a un rapport avec les mythologies de
tous les peuples anciens, elles-mêmes reliées aux événements du déluge.
Cet événement est célébré non seulement par des peuples plus ou moins
liés entre eux, mais par d'autres qui sont séparés par un océan et par
les siècles. Toutes ces nations célèbrent cette fête le même jour où,
selon le récit de Moïse, le déluge commença, à savoir le 17e jour du
second mois, période qui correspond au début de notre mois de novembre.
Cette
fête, célébrée par les païens qui rejetaient Dieu, débutait par une
cérémonie honorant la mémoire des âmes que Dieu détruisit aux jours de
Noé en raison de leur méchanceté.
Pour que la Toussaint, le 1er
novembre, instituée en France en 835, garde son caractère propre et
qu'elle ne soit pas une journée des morts, Odilon abbé de Cluny, vers
l'an 1000, impose à tous ses monastères la commémoration des défunts
par une messe solennelle le 2 novembre. Cette journée n'est pas appelée
"journée de prière" pour les défunts, mais "commémoration" des défunts.
A cette époque ou la doctrine du purgatoire n'est pas encore élaborée
comme à la fin XIIème siècle, il s'agit plus de faire mémoire des
défunts que de prier pour eux.
Au XVème siècle, les dominicains
inaugurèrent en Espagne l'usage de célébrer trois messes en ce jour. Le
pape Benoît XV (+1922) a étendu à toute l'Église la possibilité de
célébrer trois messes le 2 novembre en demandant de prier pour les
nombreux morts de la guerre.
Dès les premiers temps du
christianisme, la conviction s'est établie que les vivants ont à prier
pour les morts. Au moment de mourir, sainte Monique, mère de saint
Augustin, demandait à son fils de se souvenir d'elle « à l'autel du
Seigneur, partout où tu seras ». Pendant le haut Moyen Âge, on célèbre
l'Office des morts à l'anniversaire du décès de la personne. Et tous
les puissants de ce monde, princes, rois, évêques, demandent dans leur
testament des prières pour le salut de leur âme. En 998, saint Odilon,
abbé de Cluny, demande à tous les monastères dépendants de son abbaye
de célébrer un office le lendemain de la Toussaint pour « la mémoire de
tous ceux qui reposent dans le Christ ». Cet usage s'est répandu à
toute l'Eglise et y demeure aujourd'hui.
Ce jour là, les
chrétiens sont invités à participer, si possible en assistant à la
messe, à ce vaste mouvement de solidarité spirituelle. Les foules qui
se pressent les 1er et 2 novembre dans les cimetières ne sont sans
doute pas étrangères au message d'espérance de l'Eglise.