La crêche et les santons

Ce n'est pas simplement une attendrissante coutume "rétro"... C'est un appel, muet et éloquent à la fois, à être comme les santons des gens éveillés, émerveillés, debout.

Regardez !

Au centre, l'Enfant Jésus, les bras ouverts pour accueillir le monde, pour vous accueillir, vous. Il est "La lumière des Nations"... et la joie de ses parents.

"Regardez comme il est beau", semble dire Marie, sa mère. Quelle tendresse dans son regard plein d'admiration ! Elle est heureuse ; sans doute un peu étonnée aussi : l'Ange ne lui a-t-il pas annoncé que son enfant serait le Sauveur du monde ? Comment est-ce possible ? Mais elle est sereine, faisant confiance à Dieu qui lui a déjà manifesté la puissance de son Amour.

et Joseph ? Voyez le debout, le bâton à la main, prêt à partir. La crèche n'est pour lui qu'une étape : bientôt il repartira avec l'enfant et sa mère, libre, disponible, prêt à tout pour que l'enfant puisse vivre tout ce que le père lui demandera par amour pour nous... Jusqu'à Pâques, le grand Passage dans lequel il nous entraîne.

Mais pourquoi l'âne et le boeuf , ne souriez pas ! ils "savent" où ils sont, ils "savent" ce qu'ils font. Oh ! rien d'important aux yeux des hommes, sans doute. Leur tâche commune est si humble : réchauffer de leur souffle ce tout petit si plein de Dieu. Tendresse muette et discrète. Adoration silencieuse.

Il y a encore les bergers. ils ont cru en l'Ange quand il les a rassurés : "N'ayez pas peur, je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le Peuple : Aujourd'hui vous est né un Sauveur !". Et ils sont accourus. ils ont vu. Et ils restent là, plongés dans une profonde méditation, laissant leurs troupeaux à la garde de Celui qui sera le Berger de tout le Peuple.
Tout est paix et joie... et silence.

Vous avez aussi le Ravi... qui n'a rien d'autre à offrir que son émerveillement.
Et encore le Boumian, joyeux luron pour ne pas dire "larron". Allez ! Il sait bien qu'il ne trompe personne... et surtout pas l'Enfant si simple et si droit. Alors, pourquoi ne se présenterait-il pas à Lui tel qu'il est ?

Le Meunier, quant à lui, sait déjà que ce "petit" se dira plus tard le "Pain de vie". Et ses sacs bien lourds en deviennent plus légers : sa farine n'aura-t-elle pas grande renommée ?

Et le Pêcheur ? Il sera parmi les premiers appelés ; Simon-Pierre et les autres, vous le savez bien, sauront mettre son métier à l'honneur !

Voyez maintenant le Remouleur. Passé de maison en maison pour proposer ses services, il peut apporter son travail bien fait : couteaux et ciseaux bien affûtés, serviteurs discrets de la vie quotidienne.

Quant à l'Ouvrier Savoyard, rappelez-vous : sûrement vous l'avez rencontré lors des aménagements du presbytère ! Il a bien le droit d'être là, Pierre, offert à nos regards, offrant à son tour le travail de tous les Istréens.

Voyez enfin cette Vieille Femme qui, dans un geste d'accueil rassemblant tous les âges de la vie, semble nous inviter à entrer dans la crèche pour y voir Jésus et laisser résonner en nous Parole silencieuse...

... car il y aura toujours la place réservée à chacun de nous, "santons vivants".

Ah ! J'oubliais... Vous les avez vus, sans doute : la tradition les appelle Melchior, Gaspard et Balthazar. Ils sont arrivés un peu trop tôt, mais ils sont là, ces rois-mages venus d'ailleurs et de partout pour nous rappeler que le Fils de Dieu se fait Homme pour le monde entier !.

Que toutes les crèches rencontrées nous aident à entrer dans le silence, la prière, l'adoration.

Père Abdon Donaint

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Comments

[samzun-dehaspe]

Je me permets de vous faire profiter d'un édito de François Régis HUTIN, lu ce jour dans l'excellent quotidien OUEST FRANCE de CAEN :
" Cet être exceptionnel dont nous fêtons la naissance, aujourd'hui, fut d'abord un petit enfant comme les autres. Comme eux, il découvrit ce monde des adultes qui s'agitait autour de lui. Sans doute personne n'imaginait ce qu'il portait en lui, mais, comme de tout enfant, on devait se demander ce qu'il deviendrait plus tard quand il serait grand. Ces regards posés sur lui admiraient cette merveille qui leur était donnée à contempler : l'enfant !
L'enfant, un éblouissement de la vie, un appel à la tendresse, un partage de la douceur. L'enfant, un vrai bonheur !
Et celui-là, comme les autres, s'en alla vers son destin. Faut-il qu'il fût extraordinaire pour que , deux mille ans plus tard, un monde complètement différent , vienne chaque année, se pencher sur son berceau, méditer sur son mystère, le mystère de celui qui était parmi nous, comme nous, et, cependant, Tout Autre.

[bremaud james]

Merci Madame pour ce souvenir du "Père" Donain.
C'était un homme de foi et de conviction, moi l'irréductible "Parpaillot" et lui la "Papiste" comme nous nous interpellions amicalement, partagions le même amour de Jésus, Ce Jésus qui est venu pour nous sauver. Jésus prèchait l'Amour du prochain il semble qu'il n'est pas été entendu par tous.
A la veille des fêtes de Fin d'année, je vous présente tous mes voeux de bonnheur et de réussite dans l'ensemble de vos activité.
Fraternellement
James Brémaud