La Justice, au sens de valeur comme au sens institutionnel, est au cœur
de toute société. Or, elle n’apparait pas comme un objectif de nos
dirigeants, voire pire encore, elle semble un obstacle.
Et pourtant ! Le mal-être français trouve pour une large part sa source
dans l’injustice croissante du modèle défendu par nos dirigeants,
injustice qui est, de surcroît, niée. Injustice économique qui n’a
cessé de progresser. Ainsi, les dividendes versés en France aux
actionnaires représentaient 12 % en 2005 contre 4 % en 1982 ; les
dirigeants du CAC 40 ont gagné en moyenne 4 millions d’euros en 2007
soit environ deux siècles de salaires médians ; la stagnation du
salaire moyen cache de profondes disparités d’évolution dans la
distribution des salaires. Entre 1998 et 2006, pour 90 % des salariés
le progrès n’a été que de 4 % en huit ans ; mais les 1 % les mieux
payés ont progressé de 14 %, les 1/1000ème les mieux payés ont
progressé de 29 % et les 1/10000ème les mieux payés, soit 2500
personnes, de 51 %. Enfin, le salaire moyen en France (28 000 euros),
est inférieur à la moyenne de la zone euro(30 500 euros) et même des
25( 29540 euros). Il est très loin du salaire anglais (40 553 euros) ou
allemand (39440 euros).
La fiscalité pèse essentiellement sur les classes moyennes, puisque aux
multiples moyens de défiscalisation s’est ajouté le bouclier fiscal.
Cette situation profondément injuste voit ses effets démultipliés du
fait de la crise et le mauvais vouloir des banquiers, subventionnés par
l’Etat, à accepter l’absence de bonus, qui aurait été indirectement
payé par le contribuable est le comble du contre-symbole.
Et toute cette politique n’a de plus, en rien bénéficié globalement à
l’économie française et aux citoyens français dont le pouvoir
d’achat...
27 janvier 2009