Istres : Aragneau se range derrière la bannière de Gouin

Le PS Alain Detavernier se retire de la course à la mairie

Alain Aragneau et Patrice Gouin

Municipales Istres - Gouin tête de liste et Aragneau en deuxième ligne. Non, ce n'est pas un remake des élections de 1977, qui ont vu le père de Patrice Gouin et celui d'Alain Aragneau affronter Jacques Siffre. C'est bel et bien l'affiche de la liste surprise qui sera opposée à celle de François Bernardini au second tour de l'élection municipale, ce dimanche. En configuration de duel, qui plus est puisqu'Alain Detavernier (PS) s'est retiré. Liste surprise donc, et à plus d'un titre. D'abord parce qu'elle est née de la fusion de deux listes aux couleurs politiques en théorie… inconciliables.

Et même s'il se dit déjà du côté de la porte d'Arles que cette alliance ramène Patrice Gouin dans le giron de sa vraie famille de pensée (le centre et plus précisément le centre-droit, selon ses détracteurs), l'intéressé se dit prêt à produire sa carte du PS s'il le faut. Il est donc singulier de retrouver, ralliés à son panache rose, des UMP purs et durs, à commencer par le leader de l'opposition de droite.

D'autant qu'avec ses 11,69% au 1er tour, le dissident socialiste Gouin était certes en position de se maintenir mais loin derrière Alain Aragneau, qui a convaincu 22,07% des électeurs. L'explication tient en une phrase: sûr d'offrir la victoire à François Bernardini en triangulaire, sans parler d'une quadrangulaire, Aragneau a proposé dès dimanche soir à Alain Detavernier de fusionner les trois listes opposées au candidat du "Grand Istres" et d'offrir la première place au plus petit dénominateur commun: Patrice Gouin.

Après de longues tractations, la liste de Detavernier a finalement décidé de décliner hier la proposition… et de se désister pour éviter la triangulaire. Un bon tiers de son équipe était favorable à la fusion derrière Gouin mais il estimait être le seul capable de battre François Bernardini, "à la tête d'une liste de gauche faisant l'ouverture à droite, et pas l'inverse". "Et cette stratégie-là, ils sont deux à l'avoir refusée" précise-t-il.

Gouin estime pour sa part qu'Alain Detavernier voulait surtout la première place. "C'était le seul blocage à cette union des trois leaders" ajoute-t-il. Toujours est-il que voici l'ancien premier adjoint à la tête d'une équipe hétéroclite, pardon d'une liste d'intérêt communal, composée de 19 de ses colistiers et de 20 colistiers d'Alain Aragneau. Avec eux, il se propose "demain, de gérer la ville comme un conseil d'administration, en laissant les étiquettes politiques à la porte". Et de citer en exemple l'alliance entre le socialiste Jean-Noël Guérini et le MoDem, à Marseille. Les Istréens adhéreront-ils ? Réponse dimanche.

 

Par Joël Rumello ( jrumello@laprovence-presse.fr )