Istres : Les Saints de Glace
Saint MAMERT, fêté le 11 mai
Archevêque
de Vienne en Gaule, décédé en 474, a institué les Rogations, qui
signifient prières de demande liturgique. Il ordonna 3 jours, précédant
l’Ascension, de prières contre les calamités.
Saint PANCRACE, fêté le 12 mai
Neveu de Saint-DENIS martyr, décédé en 304 à l'âge de 14 ans. C'est le patron des enfants.
Saint SERVAIS, fêté le 13 mai
SERVAIS,
évêque de TONGRES en Belgique (décédé en 384). Saint GERVAIS est
souvent cité en lieu et place de Saint SERVAIS) aurait subi le martyre
à Milan avec son frère PORTAUX sous l'empereur NÉRON. Il fut le premier
à disparaître du calendrier, remplacé en 1811 par saint ONÉSIME et
aujourd'hui par sainte ROLANDE.
1)- MAMERT
(évêque de Vienne, dcd en 474, a institué les Rogations, qui signifient
prières de demande liturgique. Il ordonna 3 jours, précédant
l’ascension, de prières contre les calamités),
2) - PANCRACE (martyre, décédé en 304 à l'âge de 14 ans. C'est le patron des enfants) et :
3) - SERVAIS, évêque de TONGRES en Belgique (décédé en 384)".
Comme
les trois mousquetaires, les Saints e glace sont quatre, en réalité, ce
quatrième étant Saint-Gervais souvent cité en lieu et place de
Saint-SERVAIS.
Proverbe : "Saint-Gervais quand il est beau, tire Saint-Médard de l'eau."
Mais on y a ajouté aussi un autre Saint : Saint-URBAIN, Pape au 17 ème siècle de 222 à 230 (+ 230)
Proverbe : "Quand la saint Urbain est passée, le vigneron est rassuré."
Proverbe : "Mamert, Pancrace, Servais sont les trois Saints de Glace, mais Saint Urbain les tient tous dans sa main.".
Ne
cherchez pas sur les calendriers la trilogie de ces Saints que sont
Saint-MAMERT, Saint-PANCRACE et Saint-SERVAIS qui ont été remplacés par
Saint ESTELLE (11 mai), Saint ACHILLE (12 mai) et Saint ROLANDE (13 mai).
On
fait tout dire et n’importe quoi aux dictons du moment que sa rime, les
"saints de glace" n'échappent pas à la règle. En voici un peu connu :
"Mamert, Pancrace, Boniface sont les trois saints de glace, mais saint Urbain les tient tous dans sa main."
Basé
sur une vieille croyance reposant sur des observations dans les champs
et les vignes, il est tous les ans une question qui revient et fait
référence aux Saints de Glace et aux variations climatiques de cette
période.
Les 11, 12 et 13 mai, sont des dates de mauvaise
réputation pour toutes les "mains vertes" qui ne jardinent jamais avant
le passage de ces journées annonciatrices d'un retour tardif des
gelées, capables de réduire à zéro le travail des téméraires qui
auraient osé planter avant cette échéance.
Cette substitution
fut terminée lors du dernier concile de l'Eglise catholique en 1960 qui
"nettoya" le calendrier de tous les personnages donnant lieu à des
pratiques rituelles peu conforme avec la liturgie et considérées comme
entachées de fond païen.
Et c'est ainsi que nos "braves Saints de Glace"
furent rayés au même titre que les guérisseurs, retrouveurs d'objets
perdus ou encore traitant de la météorologie... Bien sûr ils étaient
tous les ans implorés par les agriculteurs et les viticulteurs, qui à
cette occasion retrouvaient et récitaient au cours de processions avec
Monsieur le curé en tête, de pieuses prières qui n'étaient pas
forcément dénuées d'arrière-pensées intéressées.
Et pourtant
si nous en recherchons les origines lointaines, très lointaines même,
des gens d'alors avaient constaté qu'une brutale chute de la
température nocturne ou plutôt matinale arrivait tous les ans aux
alentours de ces trois journées. Cet élément climatologique qu'est le
gel, particulièrement désastreux pour les plantations qui pourraient se
trouver alors en début de germination, les incitait à laisser passer
l'événement avant d'entreprendre les grands travaux de printemps, et
pour les jardiniers et maraîcher planter, repiquer, semer, mettre en
terre en toute quiétude.
Aujourd'hui encore ils ne négligent
pas ce vieux dicton et même la Météorologie pourtant peu soucieuse des
proverbes, ne nie pas qu'il existe une période très froide qui peut
survenir jusqu'en fin mai.
Quant aux astrophysiciens,
spécialistes particulièrement minutieux ils ont pour leur part remarqué
"que vers la mi-mars, l'orbite de la terre passerait par une zone de
l'espace sidéral particulièrement chargée de poussières, ce qui
entraînerait une baisse de l'apport solaire sur notre planète et donc
une diminution de la température."
Leur sort étant réglé et
ces chrétiens bannis des calendriers, il est peut-être intéressant de
les découvrir à nouveau... si peu !
Ainsi va le monde, moderne oui, mais toujours attaché à ses racines.
Je remercie mon ami André LAUGIER
Les échos poétiques